Voila !

Un coup d'épée dans l'eau pour le travail de cet été mais ce n'est que partie remise.

C'est juste vraiment, vraiment dommage.

On devrait rejouer le duo au mois de décembre, de nouveau à Carqueiranne, puis ailleurs. (J'attends quelques confirmation de planning de mon côté)

Le spectacle n'est pas mort, vive le spectacle !

Je pense rentrer avec quelques détours (peut etre le festival de rue d'Aurillac), puis quelques jours de repos chez moi et je repars sur d'autres projets.

Je suis de retour au local. Il est tard.

Les choses ont changé. Et pas dans le bon sens.

Vers 20 h le mistral s'est levé. Et le feu qui semblait presque eteint s'est remis a flamber de plus belle, se dirigeant, cette fois-ci vers le fort. La nuit tombant, plus de canadairs mais une concentration de pompiers appelés en renfort.

Vers 00h00 la situation s'est très nettement agravée. Sur France info, ils parlent de 50 hectares brulés mais ils semblerait que ces infos datent un petit peu. C'est devenu vraiment un très gros incendie, menacant des maisons. Tout un quartier de Carqueiranne a été évacué et les gens relogés dans le gymnase.

Après un repas passé dans un restaurant près du port avec une grosse partie de l'équipe à l'humeur maussade, je suis parti vers minuit avec le regisseur général. Nous nous sommes arrêtés sur une hauteur. Et de là nous contemplons le désastre, complètement impuissants, mais incapables d'aller nous coucher.

Une faible lumière localise le fort et nous restons là a regarder les flammes s'en rapprocher, plein d'espoir parfois et de terreur d'autres fois suivant les caprices du vent.

Je n'arrive pas a décrocher et je reste là, assis sur mon duvet, à attendre, je ne sais plus quoi.

Il est maintenant 3h, le mistral souffle toujours par petites bourrasques mais, semble-t-il vers la mer, menaçant d'autres habitations.

Je suis triste de ce désastre, je suis triste de ce coup du sort.

Je n'en suis même plus à me demander si je vais pouvoir jouer ma pièce, mais plutôt si le fort, MON fort et tout ce qu'il représente à mes yeux, ne va pas disparaître.

Je suis fatigué, je voudrais dormir.

Mais pas encore.

Pas encore.

Pas encore.

tout dernier flash :

Je suis au local au lieu de faire la repet generale au fort.

Il y a une raison. Une bonne, nous ont dit les pompiers : Il y a le feu au fort !

Enfin la colline juste a côté. Mais vraiment juste à coté, 500 m.

Gros incendie ! les canadairs sont sur le coup, des pompiers partout. Acces interdit.

Je vais y jeter un oeil. Je vous tiens au courant.

G.P.

Ce soir, il y a Robin Renucci et Mikjail Rudy qui jouent "Le pianiste" de Wladyslaw Szpilman, au fort.

Le régisseur général du festival, m'a appelé  pour faire deux trois courses de dernière minute qui manquaient pour la loge des comédiens, des petites choses qui font plaisir juste avant de jouer (ou après !): des chocolats Jeff de Bruges , de la bonne bière...

Décidement, Ils sont gâtés ! Vivement que je sois célébre !

Juste après le dernier filage, je file donc au supermarché accompagné de la stagiaire de la compagnie, pour leur apporter ça rapidement, en bon aide-régisseur général, décidé a accomplir cette difficile mission de façon nette et sans bavure !